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Dispositif « 2 heures de sport en plus »

Après un an d’expérimentation dans des collèges désignés volontaires et un bilan officiel que l’on attend toujours, le ministère a décidé d’étendre le dispositif « 2 heures de sport en plus » dans 10 % des collèges en France (circulaire de rentrée du 6/07/2023), soit environ 700.

Le bilan réalisé par nos soins est plus que mitigé. Il révèle de nombreux dysfonctionnements : concurrence des créneaux et des installations avec l’AS et l’EPS, public de licencié·es de club au lieu d’élèves éloigné·es de la pratique, activité pêche à la ligne et échecs pour lutter contre la sédentarité, niveau de qualification des intervenant·es parfois sujet à interrogation… Le SNEP-FSU continue de penser que ce dispositif n’est pas la bonne solution pour atteindre l’objectif de contribuer à « Faire de la France une vraie nation sportive ».

Pour nous, il existe déjà sur le temps scolaire deux leviers à développer et à même de répondre aux enjeux de lutte contre la sédentarité et d’accès à la pratique sportive et artistique chez les jeunes :

  • L’EPS qui touche tous·tes les élèves et dont les horaires devraient être portés à 4 h sur chaque niveau de classe et pendant toute la scolarité.
  • Et le sport scolaire avec ses AS obligatoires dans chaque EPLE et qui disposent d’un encadrement hautement qualifié. On est en droit de s’interroger sur le choix du ministère qui opte pour le déploiement d’un dispositif coûteux et d’une efficacité qui est loin de faire ses preuves quand, dans le même temps, les subventions ministérielles pour l’UNSS n’ont pas augmenté depuis cinq ans !

Nous remettons fortement en question les éventuels effets positifs de ce dispositif supplémentaire dans nos établissements. Permet-il vraiment de toucher des élèves « les plus éloignés de la pratique physique » et de lutter contre la sédentarité ? Dans la mesure où il ne touche que les élèves volontaires, il est fort probable que la réponse soit non et qu’il n’y ait aucune garantie d’amélioration du niveau physique des élèves.

Nous avons demandé en Avril 2023 à Mme La Rectrice un bilan des expériences menées l’an passé dans notre académie normande. Aucune réponse à ce jour des services académiques. Les quelques retours de collègues nous prouvent que, malgré les refus des équipes de participer à ce dispositif, les services départementaux insistent voire contraignent les collègues via leur chef d’établissement à prendre en charge ce dispositif. On demande aux collègues de prendre la mission de « coordination » pour faire un relai entre les éducateurs sportifs qui interviennent et les élèves qui souhaitent s’inscrire.

Ce dispositif néfaste et concurrentiel avec l’école doit disparaitre au profit de 4h d’EPS pour toutes et pour tous tout au long de la scolarité. Une garantie sans équivoque de toucher l’ensemble des jeunes du territoire national y compris les élèves les plus éloignés de la pratique physique.